/

Réunion des présidents des commissions de la recherche scientifique et de l’innovation de l’U.E.

( 27-10-2010 )

Dans le cadre de la présidence belge de l'Union européenne, le président du Parlement de la Communauté française, Jean-Charles Luperto, la présidente du Parlement wallon, Emily Hoyos, et la présidente du Parlement de la Région de Bruxelles-Capitale, Françoise Dupuis, ont invité les présidents des Commissions en charge de la Recherche scientifique et de l'Innovation des 27 pays membres à une rencontre de deux jours, les dimanche 17 et lundi 18 octobre 2010.

Dix-sept pays européens ont répondu à l'invitation : l 'Autriche, la Bulgarie, le Danemark, l'Espagne, la Finlande, la France, la Grèce, la Hongrie, l'Italie, la Lituanie, le Luxembourg, Malte, la Pologne, le Portugal, la République tchèque, la Roumanie et la Croatie, en tant que pays candidat à l'adhésion. La rencontre s'est articulée autour de deux thèmes majeurs : la valorisation de la carrière des chercheurs et les rapports entre la recherche appliquée et la recherche fondamentale.

Les conclusions de cette journée d'étude ont été présentées par Mme Françoise Dupuis à l'issue des travaux.
Des débats consacrés au statut des chercheurs, les éléments suivants ont été retenus:

1. la place des femmes dans la recherche est encore largement déficitaire. Les femmes souffrent largement d'une progression de carrière plus lente et sont peu représentées dans la hiérarchie académique. Concilier vie de famille et exigences d'une carrière scientifique reste malaisé ;
2. il serait souhaitable que les Etats membres harmonisent leur législation notamment en matière de sécurité sociale ; la multitude de systèmes nationaux et son cortège de formalités administratives ne favorisent certainement pas la mobilité des chercheurs, facteur pourtant essentiel à la qualité de la recherche ;
3. le statut des chercheurs post-doctorants mérite également l'attention du monde politique. Souvent précaire, il met en lumière la césure délicate entre le milieu académique et le monde de l'entreprise ;

4. le déséquilibre entre le nombre de chercheurs en sciences humaines et le nombre de chercheurs en sciences exactes pose partout en Europe le problème de la sensibilisation des jeunes aux mathématiques et aux sciences exactes durant le cursus secondaire.

Toutes ces priorités devront être prises en compte au moment de l'élaboration du prochain programme cadre pour la recherche scientifique au niveau européen.

Les travaux ont également mis en évidence les rapports étroits entre la recherche fondamentale et la recherche appliquée et l'aspect relativement théorique de la distinction entre ces deux types de recherche.

Les éléments constitutifs de l'une et de l'autre sont identiques : capital humain et moyens matériels, aujourd'hui déficitaires.

Par ailleurs, la nécessité d'une culture de l'innovation, maintes fois soulignée, implique l'acceptation, par les instances qui financent la recherche appliquée, du risque d'échec. Contrairement aux pays émergents (l'Inde, la Chine), l'Europe tarde à intégrer cette prise de risque inhérente à toute recherche, qu'elle soit fondamentale ou appliquée.

Photo : Entre deux séances de travail, les Députés ont été reçus au Parlement wallon par la Présidente Emily Hoyos.

Recherche