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La sensibilisation des enfants à la sécurité routière

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 349 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 13/05/2022
    • de ANTOINE André
    • à DE BUE Valérie, Ministre de la Fonction publique, de l'Informatique, de la Simplification administrative, en charge des allocations familiales, du Tourisme, du Patrimoine et de la Sécurité routière
    En Belgique, au moins 222 enfants ont perdu la vie dans un accident depuis 2010. Rien qu'en 2019, 3 493 enfants ont été blessés dans un accident en Belgique.

    Selon Naomi Wardenier, chercheuse au sein de l'Institut Vias, plusieurs facteurs peuvent expliquer un nombre si élevé de victimes chez les plus jeunes, notamment leurs aptitudes physiques encore limitées.

    Notons également que selon l'étude de Vias, plus de sept enfants sur 10 seraient mal – voire pas du tout – attachés lors des trajets. 26 % des enfants de moins de 135 cm sont installés sur un dispositif de retenue pour enfant adapté correctement utilisé. Par contre, 56 % des enfants sont transportés dans un dispositif adapté à leur poids ou taille, mais pas correctement utilisé. Par ailleurs, 15 % des enfants sont transportés dans un dispositif inadapté dont près de la moitié est, de surcroît, mal utilisée. Enfin, 3 % des enfants ne sont pas du tout attachés – ne fût-ce que par une ceinture de sécurité – lorsqu'ils voyagent en voiture.

    Rien qu'en 2020, plus de 4 100 infractions ont été constatées en matière d'utilisation (ou d'absence d'utilisation) de systèmes de retenue pour enfants.

    Madame la Ministre a-t-elle pris connaissance de ces chiffres ?

    Estime-t-elle que les courtes formations à la sécurité routière au sein des écoles soient suffisantes ? Envisage-t-elle de renforcer la sensibilisation de nos enfants ? Si oui, de quelle manière ?

    Dès lors qu'en 2020, près de 10 % du total des infractions concernaient les enfants mal attachés ou pas attachés du tout, ne pense-t-elle pas qu'il serait judicieux de rappeler le règlement du siège pour enfants via une communication adaptée ?

    Quelles sont les initiatives nouvelles qu'elle va adopter pour renforcer la sécurité des enfants ?
  • Réponse du 15/06/2022
    • de DE BUE Valérie
    L’éducation à la sécurité routière participe pleinement à l’atteinte des objectifs en matière de sécurité routière.

    Nous collaborons, en ce sens, avec différents acteurs de la sécurité routière en Wallonie : diverses ASBL, Cellules Éducation Prévention à la sécurité routière (CEP) auprès des différents Gouverneurs de Province, AWSR …, dans le souci commun d’améliorer la sécurité sur nos routes.

    Plusieurs mesures sont effectivement en place dans les écoles pour pouvoir au mieux former les enfants à la sécurité routière dès le plus jeune âge.

    Parmi ces mesures on peut retrouver :
    - la cellule d’éducation et prévention de la police (CEP), subventionnée entièrement par la Région, est composée de 2 policiers par province, sous l'autorité du Gouverneur. La cellule CEP se rend dans les écoles pour sensibiliser à la sécurité routière via diverses animations ;
    - les brevets du piéton et du cycliste offrent aux enfants la perspective de devenir acteur de leur mobilité.

    Le brevet du cycliste est organisé à destination des enfants de 5e (et 6e) primaire afin qu’ils apprennent les bases de la conduite à vélo en sécurité et en autonomie.

    Le brevet du cycliste, déjà lancé depuis plusieurs années, s’est intensifié pendant l’année scolaire 2021-2022 puisque j’ai accordé un subventionnement afin d’ajouter 100 classes supplémentaires.

    Ainsi, pendant l’année scolaire 2020-2021, 424 classes ont bénéficié du brevet du cycliste, dont 314 sur subvention régionale.

    Pour la présente année scolaire, le bénéfice de 100 classes supplémentaires a porté le total à 524 classes formées par an, dont 414 sur subvention régionale.

    L’objectif étant, à terme (2030), de proposer cette formation à l’ensemble des élèves du territoire wallon, les réflexions sont en cours afin d’examiner les différentes pistes pour y parvenir. Une étude est également menée en parallèle afin d’examiner comment élargir le nombre d’opérateurs pouvant mettre en oeuvre le Brevet du cycliste dans les écoles.

    Le brevet du piéton, tout aussi important, a été implanté plus récemment dans certaines de nos écoles de Wallonie.

    L’objectif de ce brevet est que les enfants apprennent, dès leur plus jeune âge, à acquérir les bons réflexes dans leurs déplacements à pied.

    Durant l’année scolaire 2020-2021, 5 écoles ont bénéficié du brevet du piéton - lacet jaune, destiné aux enfants de première année primaire.

    Pour cette année scolaire 2021-2022, ce sont 20 écoles qui bénéficient de ce projet à titre d’opération pilote.

    La volonté est également d’intensifier cette formation afin de la proposer à un plus grand nombre de classes. Le brevet du piéton – lacet jaune constitue en effet la première étape d’un apprentissage à la mobilité et à la sécurité routière.

    Dans la continuité du brevet du piéton - lacet jaune, un projet-pilote brevet du piéton - lacet vert sera lancé dans 10 classes de 4e année primaire pour l’année scolaire 2022-2023.

    Le brevet du piéton - lacet vert a pour objectif d’aider les enfants à analyser les situations de circulation plus complexes et à sélectionner les bonnes informations afin de se déplacer en sécurité à pied.

    Après évaluation et éventuelle adaptation, le projet pourrait être proposé à davantage de classes durant l’année scolaire 2023-2024. Le nombre de classes participantes serait alors défini notamment en fonction de l’évaluation. Si l’expérience s’avère concluante, ma volonté est de le généraliser également à l’ensemble des classes de primaire de Wallonie.

    Il est à noter qu'un appel à projets est également lancé depuis plusieurs années, et ce chaque année, à destination des ASBL et des communes en vue d’éduquer à la mobilité et à la sécurité routière au sein des écoles de Wallonie (EMSR).

    La cellule EMSR de la Région wallonne, en plus de la rédaction et la création d’outils pédagogiques, donne également des formations à destination du corps enseignant dans le fondamental et le secondaire en vue de former des référents EMSR dans les écoles. À ce jour, la Wallonie compte plus de 270 référents dans le fondamental et une vingtaine dans le secondaire.

    L’AWSR met également en place de nombreuses actions de sensibilisation sur le transport sécurisé des enfants en voiture tout au long de l’année. Parmi celles-ci, on peut citer pour 2022 :
    - collaboration avec Babyboom ;
    - publireportage dans les magazines Femmes Maman qui paraîtra en novembre 2022 et Flair Bébé qui paraîtra en août 2022 ;
    - collaboration avec l’ONE ;
    - une campagne de sensibilisation du grand public à cette thématique sera menée au second semestre ;
    - la thématique est régulièrement abordée via le site internet et les réseaux sociaux de l’AWSR ainsi que dans les émissions Contacts diffusées sur la RTBF ;
    - formation spécifique pour les jeunes parents ou grands-parents qui est proposée à des organismes telles que les mutuelles ou l’ONE ;
    - présence aux salons BabyDays 4 fois par an en Wallonie avec un stand pratique destiné à montrer comment attacher correctement les enfants en voiture et à sensibiliser aux mauvaises utilisations (200 couples touchés par week-end).

    La mise à zone 30 des abords-écoles datant de plus de 15 ans, j’ai également demandé à l’administration une vérification générale de la signalisation de chaque établissement scolaire et une remise en ordre, le cas échéant, incluant les marquages, notamment des passages piétons.

    Enfin, je soutiens financièrement le travail mené par la zone de police Famenne-Condroz sur les abords-écoles, en collaboration avec le SPW MI (direction des routes de Namur et cellule EMSR), les policiers de la cellule Éducation et Prévention du Gouverneur de la Province, les directions d’écoles de la zone, l’AWSR, Ethias, la société Poncelet.

    Premièrement, il s’agit d’aménagements globaux des « abords d’école » en termes d’infrastructures (passage piéton éclairé, éclairage de public à intensité variable, radar préventif en entrée de zone, chicanes, personnages (Tom et Lilli), barrières colorées.

    Deuxièmement, je souhaite mettre en place, un nouveau marquage « abord d’école » permettant d’assurer une visibilité suffisante à cette zone sensible en termes de sécurité routière. Ce marquage se matérialise par des carrés de couleurs différentes, évidés, placés aléatoirement sur une section d’une cinquantaine de mètres, découpée en trois zones : zone d’entrée, de rappel et d’éveil. Les carrés se densifient à mesure que l’on se rapproche du passage piéton en face de l’école.

    Enfin, ces initiatives sont complétées d’un clip vidéo à destination des usagers de la route et d’une BD d’éducation et de sensibilisation distribuée aux élèves, et cetera.

    Une évaluation de ce dispositif est en cours. Si elle s’avère positive, je compte proposer aux autres zones de polices de généraliser l’ensemble du dispositif sur leur territoire.

    Les premiers résultats s’avèrent intéressants puisque ladite zone de police a pu constater une diminution de 50 % de la vitesse dans les « abords école » équipés de la sorte par rapport à la situation antérieure et plus aucun dépassement de la vitesse autorisée assimilable à une faute grave.

    Je ne doute pas que l'ensemble de ces actions contribueront à améliorer la sécurité des déplacements de nos enfants.