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L’adaptation des turbines au sein des barrages-réservoirs dans un objectif de production d’énergie verte

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 805 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 20/05/2022
    • de LARUELLE Sabine
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
    Les auditions et les travaux de la Commission d'enquête chargée d'examiner les causes et d'évaluer la gestion des inondations de juillet 2021 en Wallonie (CEI) ont révélé la nécessité de reconsidérer les procédures de turbinage en cas de régime « risque de crue » comme prévu dans les notes de manutention des barrages-réservoirs.

    Dans le contexte actuel des prix de l'énergie, en particulier de l'électricité, les possibilités de produire de l'énergie verte doivent être accentuées.

    C'est ainsi que les membres de la CEI ont recommandé (recommandation 100) d'analyser l'opportunité d'adapter les turbines au sein des barrages-réservoirs dans un objectif de production d'énergie verte.

    Cette analyse a-t-elle débuté ?
    Si oui, quels sont les enseignements que Monsieur le Ministre peut en retirer à ce stade ?
    Dans la négative, peut-il nous donner la feuille de route qui sera suivie pour mener à bien cette analyse ?

    Puis-je lui demander, s'il y a lieu, de bien vouloir ventiler sa réponse par barrage-réservoir ?
  • Réponse du 23/06/2022
    • de HENRY Philippe
    La plupart des barrages-réservoirs de Wallonie ont été équipés, dès leur conception, de turbines qui permettent de valoriser énergétiquement et électriquement la chute d’eau créée par le barrage et le volume d’eau qui est restituée à la rivière. Depuis plusieurs décennies, ces ouvrages produisent de l’énergie verte.

    Au fil du temps et de l’amélioration de la connaissance des données hydrologiques des différents sites, certaines turbines ont été adaptées de manière à capter un plus grand productible. Contrairement à ce qui pourrait être imaginé de prime abord, c’est souvent au travers de plus petites turbines que le productible parvient à être augmenté. C’est ainsi que, suite à une étude de rentabilité, une des turbines du barrage de l’Eau d’Heure a été reconditionnée en une unité moins capacitive dans l’objectif de capter de plus petits débits, débits qui échappaient à toute valorisation sur une turbine plus importante. Cette tendance au remplacement par (ou à l’ajout) de plus petites unités est également observée sur les centrales (concédées) au fil de l’eau en Meuse Moyenne et en Basse Meuse. Il s’agit de la traduction visible d’une évolution dans la répartition des débits : sur une année complète, il y a de plus en plus de jours avec des débits faibles.

    Cette tendance est sans impact sur la sécurité des barrages. En effet, en ce qui concerne les besoins en capacité de restitution pour des raisons de sécurité, la capacité des turbines importe peu, puisque les dispositifs de vidange adjacents sont plus capacitifs.

    À ce stade, une analyse systématique des capacités de turbinage n’a pas encore été initiée. Cette analyse devra se faire en analysant l’évolution des données disponibles de débits statistiques.

    Mais également en tenant compte de l’impact potentiel du turbinage sur les missions premières des barrages-réservoirs, de manière à ne pas ajouter des contraintes additionnelles notamment sur les missions de protection contre les crues.

    Ainsi, la recherche d’un meilleur potentiel hydroélectrique peut se traduire par le maintien d’un niveau de lac plus élevé tout au long de l’année (afin de maximiser la chute, qui est directement proportionnelle au productible hydroélectrique), ce qui est au détriment d’une capacité de rétention d’eau en cas de crue.

    Tous ces modes de fonctionnement doivent donc être arbitrés entre eux, de manière à garantir l’atteinte des objectifs priorisés des barrages-réservoirs.