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La collision aviaire d'un avion de la compagnie ASL au décollage de Liege Airport

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2022
  • N° : 106 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 16/12/2022
    • de LEONARD Laurent
    • à DOLIMONT Adrien, Ministre du Budget et des Finances, des Aéroports et des Infrastructures sportives
    Ce lundi 12 décembre 2022, à 11h35 local, un Boeing 747-400 de la compagnie ASL aurait percuté des oiseaux au décollage de la piste 22L. N'ayant d'autres choix que de réduire son poids afin de faire descendre celui-ci en dessous de la masse maximale pour l'atterrissage, bien souvent moindre que la masse maximale au décollage, l'équipage a pris la décision de larguer du carburant. Cette procédure a eu lieu au-dessus de la Province du Limbourg et d'Anvers. Ensuite, l'avion se serait posé sans encombre à l'aéroport de Francfort.

    Monsieur le Ministre aurait-il des informations supplémentaires sur l'incident ?

    L'avion étant âgé, 18 ans, le facteur de l'âge aurait-il joué un rôle dans l'incident ?

    Le risque de collision aviaire fait-il l'objet d'une surveillance particulière à l'aéroport de Liège  ?
  • Réponse du 19/01/2023
    • de DOLIMONT Adrien
    L’incident aviaire mentionné dans la question de l’honorable membre s’est effectivement produit.

    Un oiseau a été pris par l’un des moteurs de l’avion concerné, ce qui a provoqué un feu de moteur.

    Par conséquent, le pilote a estimé devoir enclencher la procédure d’urgence avant de se poser sur l’aéroport de Francfort-Hahn pour la réparation de l’appareil.

    Afin de garantir la sécurité des passagers et de l’équipage, il peut arriver dans des situations d’urgence qu’un avion soit contraint de larguer du carburant embarqué pour réduire la masse maximale à l’atterrissage afin d’effectuer un atterrissage en sécurité.

    C’est l’OACI (Organisation de l’Aviation Civile Internationale) qui a établi les recommandations et procédures relatives au « fuel dumping ».

    Celles-ci sont reprises dans le « Document 4444 : Procédure pour les services de navigation aérienne Gestion du trafic aérien – Chapitre 15 : Procédures relatives aux situations d’urgence, aux interruptions de communication et aux situations fortuites - point 15.5.3 : Vidange de carburant en vol » et prévoient que :

    « Si un aéronef volant dans un espace aérien contrôlé a besoin de vider du carburant, l’équipage de conduite en informera l’ATC (Air Traffic Control). L’organisme ATC devrait alors assurer une coordination avec l’équipage de conduite sur les points suivants :
    a) la route à suivre, qui devrait, si possible, être à l’écart des villes et agglomérations, de préférence au-dessus de l’eau et loin des zones où des orages ont été signalés ou sont prévus ;
    b) le niveau à utiliser, qui ne devrait pas être inférieur à 1.800 m (6.000 ft) ;
    c) la durée de la vidange en vol. »

    Il appartient à l’équipage de décider de l’opportunité ou non d’effectuer un délestage afin de garantir la sécurité de l’atterrissage.

    Dans le cas où un délestage de fuel est estimé nécessaire, l’équipage doit en avertir l’Air traffic control (ATC) afin de déterminer le lieu de l’opération, qui doit donc se faire sur une zone non ou peu urbanisée, de préférence au-dessus de la mer.

    Le délestage ne peut être effectué lors d’orage et ne peut se faire en-dessous de 1 800 mètres d’altitude.

    Cela se fait en vol et en concertation entre le pilote et le contrôleur aérien.

    La mise en œuvre de cette procédure et le respect des recommandations édictées par l’OACI appartiennent ainsi à l’équipage de l’avion et à SKEYES, qui en Belgique assure le contrôle de la circulation aérienne. Ni la Région wallonne ni les aéroports ne disposent donc de la compétence en la matière.

    En l’espèce, l’âge de l’avion n’a aucun lien avec l’incident.

    Comme tout aéroport à travers le monde, l’aéroport de Liège bénéficie d’un service adéquat pour la lutte contre le péril animalier. En l’occurrence ce service, appelé BCU (Bird Control Unit), est assuré par le SPW et se compose de 5 agents spécifiquement affectés à cette mission.

    Ce service assume la lutte contre le péril animalier, notamment par l’observation et la surveillance de l’environnement du site pour avertir le contrôle aérien de tout risque perçu ou encore par l’effarouchement des animaux.

    L’accomplissement de cette mission de lutte contre le péril animalier est une condition impérative au maintien de la validité du certificat de l’aéroport et donc de son ouverture.