/

La pression sur le système des soins de santé due à la forte évolution des maladies mentales chez les personnes âgées

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2022
  • N° : 188 (2022-2023) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 20/12/2022
    • de BELLOT François
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale et de l'Economie sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    Selon le corps médical, la démence ainsi que d'autres maladies mentales, telles que l'Alzheimer, sont en nette augmentation depuis déjà plusieurs années, en particulier chez les femmes.

    Selon le Centre d'Expertise flamand sur la démence, 200 000 personnes environ souffrent actuellement d'une forme de démence, diagnostiquée ou non. Les perspectives pour les années à venir ne sont guère plus réjouissantes à cause de l'augmentation de l'âge moyen de la population.

    Une vague de cas de démence est imminente. La démence a, en effet, dépassé le cancer et les maladies cardiovasculaires en tant que principale cause de décès dans notre pays.

    Certains experts mettent en garde, car selon eux, ces maladies pourraient exercer une très forte pression sur notre système de soins de santé. Et les personnes atteintes de ces maladies, peu importe leur âge, ont de grosses difficultés à pouvoir rester vivre à domicile.

    Selon Rudy Poedts, directeur de l'ASBL Ligue Alzheimer Flandre, nous avons d'urgence besoin d'un plan d'action et d'une prise de conscience du problème.

    Quel est le plan d'action de Madame la Ministre pour préparer cette évolution ?

    A-t-elle donné instruction à l'AViQ de lui communiquer les évolutions en Wallonie ?

    Quels moyens techniques et financiers sont consacrés par la Wallonie pour soutenir l'accueil des personnes atteintes de démence tant en termes d'infrastructure adaptée que de formation du personnel ?

    Compte-t-elle renforcer la norme et les équipes actives dans les structures d'aides et de soins des maladies mentales, la norme de personnel en gériatrie, fixée par le Gouvernement, n'ayant pas changé depuis les années 80 ?
  • Réponse du 12/01/2023
    • de MORREALE Christie
    Tout d’abord, il me semble important de distinguer les maladies mentales des démences. En effet, une démence est une maladie neurodégénérative et non une maladie mentale même si certaines personnes présentant des troubles psychiatriques peuvent développer une démence au cours de leur vie.

    La première interrogation de l’honorable membre porte sur le nombre d’aînés atteints de la maladie de type Alzheimer. En 2020, la Direction de la Recherche, de la statistique et de la veille des politiques de l’AViQ a réalisé une estimation chiffrée au regard de la prévalence de la maladie de type Alzheimer par tranche d’âge. Il en ressort que parmi les 65 ans et plus, la Wallonie compterait au minimum 42 621 personnes atteintes d’une forme de démence et au maximum 56 368 personnes. Même si ce chiffre reste important et constitue un enjeu de santé publique, il reste cependant moins alarmiste que celui annoncé par certaines associations.

    Concernant la question des moyens techniques et financiers consacrés par la Wallonie pour soutenir l'accueil des personnes atteintes de démence, je reste comme il le sait attentive à la mise en place d’un accompagnement de qualité des personnes atteintes de troubles cognitifs majeurs. Dans le champ de ses compétences, la Wallonie soutient un service d’aide aux familles et aux aînés qui dédie des prestations pour des personnes souffrant de démence, quel qu’en soit le stade, grâce à des outils appropriés.

    Depuis le 1er juin 2020, nous avons aussi renforcé les équipes SPAD sur l’ensemble du territoire wallon afin d’offrir aux aînés vivant à domicile ou dans les établissements d’accueil et d’hébergement pour aînés un accompagnement adapté qui tienne compte de leurs besoins spécifiques en matière de santé mentale. Trois missions ont été mises en œuvre par les SPAD : le coaching des équipes, la coordination entre les différents secteurs et la sensibilisation aux maladies mentales.

    En outre, depuis novembre 2009, les établissements d’accueil et d’hébergement pour aînés doivent réaliser un plan d’action spécifique à destination des personnes qui présentent des troubles cognitifs majeurs. Par ailleurs, à la vue du nombre croissant d’aînés présentant des troubles cognitifs en maison de repos, je souhaite augmenter le temps de travail des référents pour la démence, chargés de coordonner la qualité de l’accompagnement de ce public cible.

    Enfin, à travers son catalogue de formation, l’AViQ organise aussi des formations gratuites visant à renforcer l’expertise des professionnels afin qu’ils adoptent des attitudes et des comportements adéquats vis-à-vis des personnes présentant une maladie de type Alzheimer.

    En ce qui concerne la norme de personnel en gériatrie, celle-ci a été modifiée et revue à la hausse. Les détails se trouvent dans l’arrêté royal du 28 avril 2015 modifiant celui du 29 janvier 2007 fixant, d'une part, les normes auxquelles le programme de soins pour le patient gériatrique doit répondre pour être agréé et, d'autre part, des normes complémentaires spéciales pour l'agrément d'hôpitaux et de services hospitaliers.