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L’élevage intensif et l’abattage de poulets

  • Session : 2023-2024
  • Année : 2024
  • N° : 431 (2023-2024) 1

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  • Question écrite du 15/05/2024
    • de KELLETER Anne
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Les derniers chiffres de Statbel sont sortis concernant l'abattage des animaux en Belgique. En 2023, les 3/4 des animaux abattus dans notre pays sont des poulets, soit 300 millions. Si les Belges sont très fervents de volaille, le marché du poulet belge a visiblement du succès à l'étranger puisque 39 % de ces poulets sont exportés en France, 25 % aux Pays-Bas, 16 % au Royaume-Uni ou encore 7 % en Allemagne. La majorité de la production de volailles en Belgique est donc destinée à l'étranger. En 2022, 417 000 tonnes des 442 000 étaient exportées.

    À l'occasion de la sortie de ces chiffres, les associations de bien-être animal dénoncent une nouvelle fois les conditions des élevages de volaille. Si la plupart de ces élevages intensifs se situent en Flandre, la Wallonie produit tout de même 50 millions de poulets par an avec une moyenne de 25 300 poulets par élevage.

    Quelle est la réaction de Madame la Ministre par rapport à ces chiffres ?

    Qu'est-ce qui explique une si grande quantité exportée de poulets ?

    Quelles sont les mesures mises en place afin d'améliorer les conditions des élevages de volaille en Wallonie ?
  • Réponse du 03/06/2024
    • de TELLIER Céline
    Le bien-être des poulets dans les élevages constitue en effet un enjeu important. Au niveau des chiffres, en 2022, Statbel indique que la production de notre Région représentait 19 % des 37 millions de poulets élevés en Belgique. Le chiffre de 50 millions que l’honorable membre mentionne ne se réfère pas à la production belge de poulets, mais à la capacité d'abattage de l'abattoir "Plukon" à Mouscron, le seul abattoir en Wallonie traitant les poulets de type standard. Sur ces 50 millions, 20 % uniquement proviennent d'élevages wallons. Les autres abattoirs de volailles wallons ne traitent que les poulets issus d'élevages alternatifs, ceux-ci représentant entre 20 et 25% de la production de poulets en Wallonie et 66 % de ces élevages concernent les poulets provenant de l’agriculture biologique. La Belgique reste largement exportatrice avec un taux d'autoapprovisionnement de 222 % en 2022. Il est à noter qu'à l'échelle de la Wallonie, le taux d'autoapprovisionnement est plutôt de l'ordre de 50 %.

    La politique régionale encourage le développement de productions alternatives, comme par exemple l’agriculture biologique, via des aides financières à l’installation et à l’investissement. Ces productions alternatives sont caractérisées par des modèles d'élevage plus extensifs, à savoir : durées d’élevage plus longues, présence d’un parcours extérieur, densités plus faibles, exposition à la lumière naturelle, ventilation naturelle, et cetera.

    Par ailleurs, en tant que Ministre de l'Environnement et du Bien-être animal, j'ai été amenée à prendre position sur de nombreux recours introduits en matière de permis uniques, j'ai souhaité refuser ou brider l'exploitation de nombreux élevages intensifs. Des divergences au sein du Gouvernement wallon sur ce type de dossier ont malheureusement conduit parfois à une non-prise de décision consacrant ainsi l'octroi de ces projets en première instance par les autorités communales et je le regrette.

    En tant que Ministre du Bien-être animal, j'ai également lancé un appel à projets dans le but d'effectuer une analyse du principe de dérogation des densités d'élevage en poulets de chair standards (telles que définies dans la Directive 2007/43/CE et l'arrêté royal du 13/06/2010 relatifs à la protection des poulets destinés à la production de viande), ainsi que d'en étudier les incidences sur le bien-être animal. Cette étude, réalisée par le CRA-W, a démontré que des améliorations globales du bien-être animal sont possibles et souhaitables. La densité d'élevage n’est pas le seul élément ayant un impact sur le bien-être animal. Le contrôle de l’environnement via la température, l’humidité ainsi que la qualité de la litière et de l’air, ou encore la souche génétique. L’étude pointe également la nécessité d’une approche globale, étant donné le caractère transrégional et transnational de la filière. Enfin, de manière générale, l’information des consommateurs et des consommatrices constitue un enjeu majeur, sur lequel nous travaillons, par exemple en soutenant des projets de l’ASBL Eco-Conso sur les labels et l’alimentation durable.