Les anorexiques de l'énergie
- Session : 2009-2010
- Année : 2010
- N° : 48 (2009-2010) 1
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Question écrite du 12/01/2010
- de EERDEKENS Claude
- à TILLIEUX Eliane, Ministre de la Santé, de l'Action sociale et de l'Egalité des chances
Il y a un an, la presse américaine, et en particulier le «New York Times», a qualifié de « carborexiques » les nouveaux « anorexiques de l'énergie ».
Il s'agit outre Atlantique de citoyens américains obsédés par leurs émissions de gaz carbonique.
Ce phénomène a-t-il déjà été constaté en Wallonie? Les produits de consommation courante vendus dans les grandes surfaces ou les petits magasins commencent-ils à mentionner, en Wallonie, l'impact environnemental de chaque produit, c'est-à-dire en mentionnant l'effet carbone du produit consommé?
Il s'agit en effet pour chaque produit consommé de renseigner le consommateur final sur la quantité de gaz à effet de serre émis à l'occasion de leur fabrication, emballage et transport.
En France, il y aurait une obligation à ce propos à partir du 1er janvier 2011 qui est la loi Grenelle 2 votée au Sénat en 2009 et qui devrait être votée par l'Assemblée nationale au début de cette année.
Madame la Ministre a-t-elle pris à ce propos des contacts avec le Gouvernement fédéral et son Collègue en charge de cette matière de façon à mener une politique concertée entre l'état fédéral et la Région wallonne?
Le but de cette législation en France est de culpabiliser le consommateur qui, en hiver, achète des framboises venant de Nouvelle Zélande ou l'amateur de châtaignes au mois de juillet qui les fait venir d'Argentine.
D'autre part, il semblerait que les personnes corpulentes aient une empreinte carbone plus négative que les personnes sveltes et minces.
En clair, les obèses produisent plus de CO2 que les anorexiques.
Madame la Ministre envisage-t-elle de mener une campagne en vue de voir tous les Wallons suivre une cure d'amaigrissement afin de réduire de façon peut-être minime mais sensible leur empreinte énergétique ?
Réponse du 05/02/2010
- de TILLIEUX Eliane
La question de l'honorable Membre relative aux anorexiques de l'énergie a retenu toute mon attention. Tout d'abord, la politique « produit » relève de la compétence de l'Autorité fédérale. A ma connaissance, il n'existe aucun texte normatif qui impose la mention de l'impact environnemental sur tel ou tel produit. Je l'invite à prendre contact avec ses homologues de la Chambre afin de relayer ses interrogations au Ministre Fédéral concerné.
Il est certain que je me tiens à la disposition de ce dernier si celui-ci souhaite une concertation avec les entités fédérées sur le sujet. Toutefois, le Ministre de l'Environnement devrait être, à mon avis, la personne ad hoc pour discuter de ces préoccupations environnementales ô combien importantes.
Je me dois de rappeler à l'honorable Membre, en tant que Ministre de l'Egalité des Chances, que la Belgique s'est dotée d'un arsenal juridique comptant 3 lois anti-discriminations pour ne pas frapper d'anathème les personnes discriminées entre autres sur des critères comme leur état de santé actuel ou futur ou leurs caractères physiques.
Je refuse tout net d'entrer dans ce genre de considérations discriminatoires qui pourraient inspirer des dérives comme celle proposée, il y a peu, par certains opérateurs aéroportuaires proposant d'instaurer une taxe injustifiable pour les personnes souffrant de surcharge pondérale et qu'elle soit due à une maladie ou non.
En conclusion, il est important d'encourager chacun d'entre nous à prendre conscience de son empreinte environnementale et de s'engager dans la voie de la préservation de notre planète.