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La vente par l’Université de Liège de la station scientifique du Mont Rigi dans les Hautes Fagnes.

  • Session : 2002-2003
  • Année : 2003
  • N° : 11 (2002-2003) 1

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  • Question écrite du 27/03/2003
    • de ISTASSE Jean-François
    • à HAPPART José, Ministre de l'Agriculture et de la Ruralité

    La presse relatait récemment l'espoir renaissant de voir un jour la Région wallonne acquérir la station scientifique du Mont Rigi. Un an après la décision prise par l'Université de Liège de se dessaisir de son bien, une inquiétude persiste quant au futur propriétaire de ce précieux patrimoine naturel wallon.

    Depuis près d'un siècle, cet établissement a acquis un rôle et une valeur scientifiques prépondérants, illustrés en outre par de nombreuses recherches et publications, souvent de renommée internationale, et notamment grâce à la contribution des chercheurs qui y ont séjourné.

    La station occupe une place fondamentale dans l'observation, l'étude et la protection des Hautes Fagnes et nul n'est besoin de rappeler son rôle irremplaçable dans la gestion permanente des réserves naturelles fagnardes reconnues comme un des plus précieux milieux à sauvegarder sur le plan européen. Elle doit, par conséquent, préserver sa vocation scientifique, en relation avec la conservation de la nature et de l'environnement.

    Le risque est grand de voir un jour cesser ses activités si sa direction passe aux mains d'acquéreurs privés ou étrangers, sur lesquels nous n'aurions plus aucune emprise. Ce bâtiment doit, en outre, demeurer un établissement d'utilité publique, en rapport étroit avec le terrain environnant.

    Malgré que les négociations de vente semblent être actuellement au point mort, la station est néanmoins très active. Les scientifiques poursuivent consciencieusement les recherches car , selon eux, le travail ne manque pas. Il apparaît, en outre, que de nouvelles conventions de recherche ne cessent de voir le jour, certains de ces projets présentant, par ailleurs, une dimension européenne.

    Monsieur le Ministre pourrait-il m'informer de l'évolution du dossier à l'égard de la station scientifique et d'un rachat éventuel par la Région wallonne ?

    Enfin, des subsides liés au classement de la réserve naturelle des Fagnes dans le cadre du projet Natura 2000 sont-ils prévus ?

  • Réponse du 17/04/2003
    • de HAPPART José

    Je souhaite rappeler à l'honorable Membre que l'intérêt que je porte au devenir de la station de l'Université de Liège dans les Hautes Fagnes n'a jamais pu être pris en défaut.

    Voici un an, j'indiquais, dans une réponse à une question orale du Député Thissen, qu'il me paraissait indispensable d'assurer à la station scientifique l'avenir qu'elle mérite et qu'il ne serait pas acceptable que des activités non souhaitées viennent perturber la quiétude de la réserve domaniale des Hautes Fagnes.

    Je constatais aussi qu'il convenait d'être prudent quant aux moyens budgétaires qu'il faudrait dégager pour acquérir et restaurer le bâtiment, mais aussi assurer le fonctionnement en fonction des objectifs à atteindre.

    Entre temps, M. le Ministre-Président ayant en charge les implantations de la Région wallonne, a constaté que l'acquisition du bâtiment n'était pas programmée par ses services. En clair, si une solution peut être trouvée à cette situation, ce sera au travers de mes attributions au sein du Gouvernement wallon et grâce aux moyens budgétaires qui leur sont dédiés. Je me dois d'évaluer l'opportunité de cette dépense tout en ne mettant pas en difficultés d'autres volets de mon action au sein du Gouvernement.

    En ce qui concerne l'affectation des bâtiments, s'ils venaient à être achetés par la Région, il faut constater qu'il est exclu de continuer à les utiliser aux fins scientifiques de l'Université de Liège. Si la Communauté française ne souhaite plus assurer un financement qui permette de maintenir toutes les infrastructures universitaires, il n'appartient évidemment pas à la Région wallonne de subventionner ce maintien.

    Je ne peux donc envisager l'acquisition, la restauration et le fonctionnement de cette implantation dans un site remarquable que dans le contexte strict des attributions qui m'ont été confiées.

    Le rapport récent fourni par différents services de mon administration m'indique que différentes activités devraient pouvoir avoir lieu à la station du Mont Rigi. Je citerai pour mémoire l'installation des bureaux de la Direction de Malmédy de la Division de la nature et des forêts, l'extension de l'antenne du Centre de recherche de la nature, des forêts et du bois qui étudie les tourbières, les bas marais ainsi que les espèces animales et végétales qui vivent sur le haut-plateau et l'installation d'un Centre de sensibilisation Natura 2000.

    J'envisage aussi d'installer une infrastructure d'accueil pour assurer les visites guidées dans la réserve naturelle domaniale des Hautes Fagnes.

    Je pense que ces activités sont cohérentes et devraient permettre d'occuper les locaux à bon escient, après transformation. Il n'en reste pas moins qu'aujourd'hui il est indispensable de budgétiser ce projet. Mes services s'y emploient.

    La réserve naturelle domaniale des Hautes Fagnes, comme toutes les autres présentes en Wallonie, a bénéficié jusqu'à aujourd'hui des moyens financiers de la Région pour en assurer la gestion et l'étude. Je ne pense pas que la désignation de la réserve comme site Natura 2000 implique des changements profonds de la gestion. Il ne devrait donc pas y avoir de moyens supplémentaires. Si, au contraire, le nouveau statut impliquait une gestion plus coûteuse, celle-ci serait prise en charge par les axes budgétaires consacrés à Natura 2000. Enfin, si mon projet de créer un centre Natura 2000 au Mont Rigi se concrétise, il bénéficiera des ressources financières prévues à cet effet.