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La qualité de l'air

  • Session : 2011-2012
  • Année : 2012
  • N° : 520 (2011-2012) 1

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  • Question écrite du 17/02/2012
    • de SIMONIS Isabelle
    • à HENRY Philippe, Ministre de l'Environnement, de l'Aménagement du Territoire et de la Mobilité

    En ce début d'année, nous venons de connaître une période propice aux dépassements des normes concernant les pics de pollution.

    Combien de dépassements ont-ils été constatés en ce début 2012 ?
    Quelles sont les stations télémétriques qui ont enregistré le plus de dépassements ?
    Qu'a-t-il été fait dans ces zones afin de limiter ces pics de pollution?
  • Réponse du 15/03/2012 | Annexe [PDF]
    • de HENRY Philippe

    Il existe deux types de pics de pollution en Wallonie, l’un par les particules et l’autre par l’ozone et vagues de chaleur. Les réponses apportées ici posées concernent le premier type de pic de pollution.

    Les pics de pollution en particules sont des augmentations importantes et rapides des concentrations de poussières dans l’air (PM10). Ils apparaissent surtout en hiver, dans des conditions climatiques particulières (inversions de température).
    Ces particules, comme la plupart des autres polluants atmosphériques, sont surtout émises par les industries et le transport routier, et dans une moindre mesure par l’agriculture, le chauffage domestique, la production d’énergie et les autres transports.



    Dépassements de la norme européenne PM10 en 2012

    A la date du 21 février, les stations de mesure télémétrique qui ont connu le plus grand nombre de jours de dépassement de la norme sont celles d’Angleur (14) et de Jemeppe (14). Le nombre maximum de dépassements autorisé est de 35. Notons que les données dans le tableau en annexe doivent encore être validées et il ne faut donc pas les considérer de manière définitive.



    Déclenchements de la phase d’alerte de pic de pollution

    La Région wallonne à élaboré un « plan d’actions en cas de pic de pollution par les poussières fines ». L’Agence wallonne de l’Air et du Climat (AwAC) gère les alertes en cas de pics de pollution en collaboration avec le Centre Régional de Crise (CRC) et la Cellule Interrégionale de l’Environnement (CELINE).

    CELINE est chargée de la prévision des épisodes de pollution et du déclenchement des alertes. Une alerte peut être déclenchée à un niveau régional (global) et/ou local suivant l’étendue de la pollution. En fonction de l’intensité de la pollution, différentes actions sont prévues pour réduire la concentration de particules dans l’air. L’information sur les pics est relayée par la presse écrite, la radio, la télévision et l’Internet. Le plan d’actions est disponible en intégralité sur : http://193.190.182.213/WebAirQuality/PicPollutionPoussieres.aspx

    La Région wallonne met en œuvre son «plan d’actions» lorsque la phase d’alerte est déclenchée, c’est-à-dire lorsque les prévisions à J-1 donnent une concentration moyenne journalière en PM10 sur l’ensemble du territoire de la Région wallonne de 70 µg/m3 pendant au moins deux jours consécutifs (épisode global). Trois niveaux d’actions cumulatives sont prévus par le plan : à 70, 100 et 200 µg/m3.

    En outre, dans les zones de Charleroi et d’Engis-Liège, les bourgmestres mettent en œuvre un «plan d’action local».



    Observations réalisées en ce début 2012

    En janvier, des concentrations plus élevées que prévu en particules fines (PM10 et PM2.5) ont été relevées les 30 et 31 janvier dans les réseaux de mesure des 3 Régions. Cette situation s'explique principalement par un apport massif de microparticules en provenance des pays d’Europe de l’Est portés par des courants continentaux (secteur nord-est) et transitant par l'Allemagne et les Pays-Bas. Cette pollution s'est ajoutée à nos propres émissions de particules fines (provenant principalement des secteurs du transport, chauffage et industrie).

    En février, des concentrations plus élevées ont été mesurées principalement les 4 et 12 février. Les valeurs élevées de ces journées s'expliquent essentiellement par une mauvaise dispersion (vent et turbulence faibles) à laquelle s'ajoute le 12 une inversion thermique de subsidence vers 500 m.

    Par contre nous n’étions plus dans une situation d'apport massif par des courants continentaux pour aucun de ces deux jours. Ces hausses de pollution doivent être reliées avec la vague de froid qui a touché l’ensemble de l’Europe. La période de gel s'est étendue du 29 janvier pour se terminer le 13 février 2012, avec un pic de froid vers le 4-5 février.



    Mesures prises contre les pics de pollution par les PM10

    Pour lutter contre les pics de pollution, des mesures peuvent être prises en urgence à court terme mais l’essentiel des efforts doit viser à réduire les émissions de façon permanente sur le long terme.

    Concernant les réductions d’émissions à long terme, nous pouvons citer, parmi ce qui a déjà été réalisé, la mise en œuvre d’un programme d’abattement des émissions canalisées selon les meilleures techniques disponibles,  dans le cadre du « Plan d’actions en vue de limiter les dépassements des PM10 » (adopté par le GW en décembre 2003). Ainsi, via la révision des permis d’exploiter effectuée pour répondre aux exigences de la directive IPPC (Integrated Pollution Prevention and Control), les entreprises visées par celle-ci ont consenti à des investissements importants visant à diminuer considérablement les émissions polluantes canalisées dans l’air. A Charleroi particulièrement, ces nouveaux dispositifs d’épuration ont commencé à être mis en service début 2008 par l’industrie sidérurgique. Une nette diminution des taux de particules dans l’air a été mesurée depuis.

    Actuellement, le « Plan particules » du 31/03/2011 vise à accroître les connaissances sur les émissions des polluants primaires et secondaires et à définir un plan d’action pour remédier à la situation de pollution atmosphérique excessive que connaît la Wallonie et pour permettre d’atteindre les niveaux de qualité d’air requis par l’Union européenne.

    L’un des grands axes de ce «Plan particules 2011» est la diminution des émissions de particules primaires et des précurseurs des particules secondaires et fait lui-même appel à 4 actions distinctes :
    - la caractérisation fine des PM10 pour en déduire leur origine sectorielle ;
    - l’analyse des expériences des pays les plus avancés pour en tirer les meilleures stratégies ;
    - l’identification des causes locales ;
    - sur base des travaux ci-dessus, la rédaction d’un plan d’action par l’AWAC pour les zones présentant des dépassements des normes.

    A ce stade, l’AwAC (Agence wallonne de l’Air et du Climat) a engagé 3 experts en particules. Ils ont commencé le 2 janvier et le 1er février 2012 et ils sont attachés aux problématiques du secteur industriel, du transport et du chauffage.

    Un rapport d’étude du bureau TAUW a été finalisé en août 2011 portant sur l’ « Assistance pour l’élaboration d’un nouveau plan de réduction des PM10 et PM2.5 ». C’est une excellente source d’informations et base de travail avec notamment des comparaisons avec plusieurs pays (Allemagne, Pays-Bas, France, …).

    Un guide de bonnes pratiques pour lutter contre les particules fines est en cours d’élaboration. Dans un premier temps, il concernera essentiellement les industries et il se basera notamment sur des fiches mises au point au Pays-Bas permettant d’expliciter les bonnes pratiques pour les activités de stockage, transport, transbordement de matériaux pulvérulents. Ce guide sera ensuite mis en œuvre grâce au travail de proximité que les experts « industrie » réaliseront dans les zones polluées.

    Dans un deuxième temps, ce guide sera complété avec des fiches relatives au trafic.