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La face sombre de l'énergie solaire

  • Session : 2012-2013
  • Année : 2012
  • N° : 85 (2012-2013) 1

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  • Question écrite du 12/11/2012
    • de EERDEKENS Claude
    • à NOLLET Jean-Marc, Ministre du Développement durable et de la Fonction publique

    « La face sombre de l'énergie solaire », ainsi titrait « L'Echo» du 14 septembre 2012.

    Leshan, en Chine, se trouve être la capitale de l'industrie photovoltaïque chinoise. En fonction de la concurrence mondiale et de la taxation de l'Europe aux exportations de ces produits fabriqués en Chine, il est fait état d'une inquiétude dans cette grande ville chinoise quant à l'avenir de l'emploi lié à la fabrication de panneaux solaires ou photovoltaïques.

    Ce qui est très interpellant dans cet article, c'est le chapitre qui exprime ce qui suit:

    « Ce que l'on omet souvent de dire, c'est que le développement de l'industrie photovoltaïque a en effet un coût élevé pour l'environnement. Il faut brûler plus de 40 kg de charbon pour produire un panneau d'un mètre sur 1,5 mètre. Pour un seul panneau prévu pour durer 20 ans, il faudrait donc consommer l'équivalent de 130 kilowattheures!
    II faut 10 kg de polysilicium pour produire un seul panneau solaire d'un kilowatt, explique Jian Shuisheng, professeur de technologie à l'Université Jiaotong de Pékin.
    Un kilowatt c'est à peine ce que consomme un réfrigérateur pour une journée. Faites le calcul. La production de panneaux solaires à grande échelle est un cauchemar écologique. Sans compter les dégâts pour l'environnement occasionnés par le raffinage du silicium.
    Le raffinage du silicium génère au moins dix substances nocives, assure Dang, un activiste de Greenpeace. Nous avons relevé autour des usines une dizaine de substances chimiques depuis l'ammoniaque au chlore en passant par du trichlorosilane. Une usine de polysilicium est comme une bombe à retardement, assure-t-il. Elle a l'air propre et sans danger. Mais mieux vaut ne pas en avoir une dans son jardin. ».

    Ces appréhensions sur le plan environnemental sont-elles ou non fondées?

    Il pourrait, à la lecture de cet article, être considéré que pour réduire le CO2 chez nous via les panneaux solaires ou photovoltaïques, il est créé un désastre écologique en Chine ou ailleurs, pire que l'économie de CO2 réalisée chez nous.

    Les affirmations contenues dans cet article sont-elles plausibles et est-il concevable que l'on puisse se donner en Wallonie bonne conscience en plaçant des panneaux photovoltaïques sur sa toiture tout en créant sur le plan climatique une surproduction de CO2 pire que l'économie réalisée en Wallonie par l'utilisation de panneaux ?

    L'intervention de Greenpeace à ce propos interpelle évidemment.

    Les économies de CO2 réalisées par l'utilisation de panneaux photovoltaïques sont-elles ou non supérieures au dégagement de CO2 et aux dégâts environnementaux provoqués par la fabrication des mêmes panneaux?
  • Réponse du 30/11/2012
    • de NOLLET Jean-Marc

    Les préoccupations relayées par l'honorable membre sont effectivement interpellantes. C’est au niveau européen que le dumping environnemental éventuel de producteurs issus de pays tels que la Chine peut être le mieux abordé. La commission a d’ailleurs lancé une enquête antidumping vis-à-vis des producteurs chinois. Je serai très attentif aux résultats de cette enquête.

    La pertinence énergétique des installations photovoltaïques est basée sur le concept de temps de retour énergétique d’un système renouvelable. Ce temps est défini comme le nombre d’années nécessaire pour "rembourser" toute l’énergie dépensée pour sa fabrication, son acheminement, son démantèlement et finalement son recyclage. Dans le cas d’une installation photovoltaïque implantée en Wallonie, le temps de retour énergétique est, d’après différentes études menées, de l’ordre de 3 ans. En se basant sur la durée de vie minimale communément admise de 25 ans, l’installation photovoltaïque d’un ménage wallon et de puissance moyenne évitera donc tout au long de son fonctionnement l’émission de 30 tonnes de CO2.

    En ce qui concerne les questions précises relatives au bilan CO2 et aux dégâts environnementaux, j’invite l'honorable membre à interroger le ministre compétent en matière d’environnement, Philippe Henry.