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La prévention du cancer du col de l'utérus et la lutte contre le papillomavirus

  • Session : 2019-2020
  • Année : 2020
  • N° : 81 (2019-2020) 1

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  • Question écrite du 22/01/2020
    • de KAPOMPOLE Joëlle
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    Le papillomavirus est une infection qui peut causer des verrues génitales, mais surtout, être source de cancer du col de l'utérus chez la femme ou de l'anus chez les hommes ayant des relations sexuelles avec les hommes. Actuellement, une campagne est menée dans les médias afin de sensibiliser les personnes sur cette maladie. Un des outils de prévention efficace contre cette IST reste la vaccination avant le premier rapport sexuel.

    Plusieurs études ont également montré qu'outre les jeunes femmes, il était nécessaire de rendre accessible gratuitement ce vaccin chez les jeunes hommes. Suite à ma question d'actualité, j'ai reçu des témoignages de personnes s'inquiétant d'une mise en place d'une campagne de vaccination plus systématique suite à des enquêtes menées en France et en Italie, dénonçant les liens entre certaines maladies neurologiques et l'injection du vaccin.

    Madame la Ministre a-t-elle connaissance de ces risques soulevés dans d'autres pays ? Quelles sont les recommandations en matière de vaccination contre le papillomavirus en Belgique ?

    Pourrait-elle à nouveau rappeler les actions qu’elle entend mener afin de réduire les risques de cancer du col de l'utérus ? Quelles sont les actions de prévention à destination des hommes ?
  • Réponse du 04/03/2020
    • de MORREALE Christie
    Les inquiétudes évoquées datent de 2015 et concernaient un lot de vaccins qui a directement été retiré du marché. Les vaccins sont produits par les sociétés pharmaceutiques, tout comme les médicaments. Tout est mis en place pour contrôler leur innocuité et ce lot fait toujours l’objet d’une enquête par les autorités sanitaires. Cela relève néanmoins de l’Autorité fédérale, et en particulier, de l’Agence fédérale du médicament.

    Le dépistage organisé du cancer du col de l’utérus est le principal moyen de réduire la mortalité par cancer du col, que l’on soit vacciné contre le HPV ou pas. Le vaccin HPV diminue nettement l’incidence des lésions précancéreuses du col de l’utérus. Certains parents et jeunes patientes peuvent considérer que l’espoir de réduire le risque de cancer pèse plus que le risque incertain des effets indésirables du vaccin. D’autres peuvent préférer ne pas prendre le risque tant qu’un effet protecteur du vaccin n’est pas démontré et préférer le dépistage seul comme moyen de prévention. Quel que soit le choix, l’importance d’une communication claire, non autoritaire, mais non alarmiste, reste indispensable.

    Selon le Conseil Supérieur de la Santé, dans son avis (CSS N°  181) rendu en juillet 2017, en Belgique la vaccination généralisée des adolescents (filles et garçons) de 9 à 14 ans inclus est recommandée suivant un schéma en 2 doses de vaccin HPV adapté (0,6 mois). Avec une vaccination de rattrapage des jeunes femmes et hommes de 15 à 26 ans inclus. Les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes (HSH), devraient se voir proposer cette vaccination jusqu’à 26 ans inclus, ainsi que les personnes immunodéprimées (les patients transplantés et les patients vivant avec le VIH).

    Le dépistage organisé du cancer du col de l’utérus est le principal moyen de réduire la mortalité par cancer du col, que l’on soit vacciné contre le HPV ou pas. Publié au Moniteur Bblge le 19 juin 2019, l’appel à projets visant à mettre en place un programme structuré de prévention du cancer du col de l'utérus en Wallonie est désormais sur les rails.

    La réunion préliminaire du comité d'accompagnement a eu lieu ce mercredi 15 janvier 2020 pour revoir le plan d'approche du projet en fonction notamment des commentaires du jury de sélection conformément aux recommandations prévues dans l’appel à projets.

    La discussion a surtout porté sur la phase préparatoire du projet, afin de respecter au mieux les objectifs présentés dans l’appel à projets. La méthodologie retenue à cet effet préconise une concertation préalable avec les acteurs déjà actifs dans l’organisation de registres et d’indicateurs, ceux actifs dans la communication vers les professionnels et le public cible, etc. Une analyse fine coût/efficacité doit aussi me parvenir entretemps pour pouvoir se prononcer sur la suite à donner. Comme on le constate, nous en sommes encore aux prémices de ce projet et il m’est impossible à l’heure actuelle de donner plus de détails.
    La vaccination (première ou de rattrapage) de 9 à 26 ans permettrait d’améliorer encore l’action préventive du dépistage. Elle est de la compétence de l’ONE, mais aussi de la première ligne de soins. La communication doit être claire pour le public. D’où l’importance d’une concertation avec les acteurs actifs en communication.

    Comme pour toute infection sexuellement transmissible (IST), le port du préservatif diminue le risque d’être infecté par le HPV, pour les deux sexes. De nombreux opérateurs sensibilisent les jeunes et les publics à risque en Wallonie sur la prévention des IST.