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La collecte et le recyclage des piles usagées

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2020
  • N° : 95 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 28/10/2020
    • de LENZINI Mauro
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    La presse relatait récemment que si la Belgique est championne d'Europe de la récupération des piles usagées, près d'une pile usagée sur trois n'arrive pas encore dans les points de collecte.

    Outre les traditionnelles piles, le développement de la téléphonie et des objets connectés a augmenté le gisement de ce type de déchets, donc aussi leur recyclage. De plus il faut tenir compte du fait que les batteries sont de plus en plus grandes et puissantes, le poids moyen augmente et la part des piles à durée de vie plus longue ne cesse de s'accroître.

    Un autre problème auquel les entreprises de recyclage sont aujourd'hui confrontées concerne d'ailleurs essentiellement la présence de batteries au lithium dans une multitude d'objets qui sont jetés sans retirer cette pile.

    Ainsi, l'industrie du papier est-elle par exemple confrontée à la présence de piles dans les cartes d'anniversaire.

    Or, mélangées à d'autres types de déchets, il n'est pas rare que les batteries au lithium provoquent des incendies qui seraient en hausse dans les entreprises de recyclage.
    C'est l'occasion pour nous de faire le point sur une des plus anciennes filières de reprise de déchets.

    Nous avons tous, chez nous, les boîtes et les sacs Bebat. Une fois collectées, que deviennent les piles et batteries usagées ?

    Quel est le bilan environnemental de cette filière ?

    Enfin, comment améliorer encore la collecte et le tri des piles usagées pour permettre au secteur de faire face au constat de hausse des incendies ?
  • Réponse du 03/11/2020
    • de TELLIER Céline
    L’organisme chargé de la gestion des piles et accumulateurs usagés en Belgique est l’ASBL « Bebat ». Pour collecter ces déchets, Bebat a mis en place un réseau d’environ 24 000 points de collecte répartis sur tout le territoire belge, où chaque citoyen peut déposer gratuitement ses piles usagées.

    En 2019, 3 600 tonnes de piles et accumulateurs usagés ont été collectées par Bebat, dont 1 100 tonnes en Wallonie. Pour les piles portables, cela représente un taux de collecte de 67,2 %, calculé sur base des quantités moyennes de piles mises sur le marché au cours des trois dernières années.

    Une fois collectées puis regroupées, les piles sont envoyées vers une installation de tri où elles sont séparées en fonction de leurs caractéristiques chimiques (alcaline, plomb, lithium, etc.), les procédés de recyclage étant spécifiques à chaque de piles. Les flux obtenus après séparation sont ensuite envoyés vers des installations de traitement adéquates et dûment autorisées.

    Conformément à la législation européenne, ces installations doivent atteindre des rendements minimaux de recyclage, qui varient d’une famille chimique à l’autre : 65 % pour les batteries au plomb, 75 % pour les piles au nickel-cadmium et 50 % pour les autres piles et accumulateurs.

    Afin de limiter les risques d’incendie, liés au caractère instable des piles au lithium, notamment lorsqu’elles sont endommagées, Bebat a réalisé différentes études qui ont conduit à la confection de conteneurs de collecte mieux adaptés et plus sûrs. Bebat délivre aussi toute une série de conseils, sur son site Internet et via les réseaux sociaux pour conserver les piles et les batteries en toute sécurité à la maison.

    Les résultats de l’analyse de la composition de la poubelle tout-venant des ménages wallons, réalisée en 2017-2018, indiquent qu’un nombre très marginal de piles usagées se retrouve dans les poubelles, ce qui signifie que les ménages ont tendance à conserver leurs piles usagées et/ou à les orienter vers des filières de collecte non adaptées.

    Dès lors, des efforts supplémentaires doivent encore être fournis pour éviter ce genre de situation, mais aussi et surtout en matière de prévention pour limiter l’utilisation de piles, et de piles non réutilisables en particulier.

    Pour les gadgets contenant des piles « cachées », comme les cartes d’anniversaire animées, il est nécessaire d’intensifier les campagnes de communication de l’organisme de gestion, afin de sensibiliser davantage les consommateurs.

    Il conviendrait aussi de faciliter le retrait des batteries incluses dans les appareils électriques et électroniques avant le recyclage, à travers des campagnes de communication renforcées, mais surtout plus en amont, en favorisant ou en imposant l’écoconception de certains appareils, idéalement au niveau européen.