Le Parlement de Wallonie a reçu, ce mardi 15 mai 2018, la visite de S.E. M. Levent Gümrükçü, Ambassadeur de Turquie près le Royaume de Belgique.

Le Président Antoine a tenu à saluer les performances économiques de la Turquie ainsi que son rôle déterminant dans la gestion des flux de migrants et la lutte contre le terrorisme international.
Il a cependant fait part de ses inquiétudes, partagées par l’Union européenne et les Nations Unies, quant à l’évolution des libertés en Turquie, tout en insistant sur l’importance de maintenir des relations constructives.

M. André Antoine, Président du Parlement de Wallonie, et S.E. M. Levent Gümrükçü, Ambassadeur de Turquie près le Royaume de Belgique, au cours de leur entretien

M. l’Ambassadeur a tout d’abord souligné l’ancienneté et la profondeur des liens qui unissent la Turquie et la Belgique.
Il a exprimé son souhait que les échanges économiques et commerciaux entre les deux pays soient renforcés, en attirant l’attention sur l’actuelle faible part des exportations wallonnes.
En réponse aux inquiétudes sur la situation interne de la Turquie, M. Gümrükçü a reconnu que son pays traversait une période de crise notamment marquée par un important flux migratoire issu de Syrie, ce qui exerce une pression sur les institutions locales.
L’Ambassadeur est ensuite revenu sur l’attachement de la Turquie, et particulièrement des jeunes Turcs, à la perspective d’adhérer à l’Union européenne, considérant qu’il s’agit d’un projet global dès lors qu’il estime que tant l’Union européenne que la Turquie sont confrontées aux mêmes menaces contre lesquelles il lui paraît plus efficace de lutter conjointement que séparément. De plus, il a rappelé que la Turquie peut constituer un véritable atout pour l’Union européenne, notamment en raison du dynamisme de sa démographie et de la qualité de sa main-d’œuvre.

Concernant l’adhésion de la Turquie, le Président Antoine a, d’une part, relevé les difficultés internes que traverse actuellement l’Union européenne et, d’autre part, s’est inquiété de certaines réformes turques suite au coup d’État militaire de 2016. Il a notamment pointé le manque d’indépendance de la presse et de la justice, les licenciements à grande échelle dans l’appareil public et les décrets d’urgence.
L’Ambassadeur a insisté sur le traumatisme qu’a représenté le coup d’État. Il a ensuite indiqué que la Turquie ne dévie pas de l’État de droit et que l’instauration d’un régime présidentiel est de nature à consolider la démocratie turque en favorisant le dialogue et la communication avec la population.

Participant à la rencontre, M. le Député Kilic a rappelé les valeurs partagées entre la Wallonie et l’Anatolie et a témoigné de la très bonne intégration de la communauté turque au sein de la population wallonne.

Les échanges se sont clôturés sur la volonté de poursuivre les contacts entre les deux entités.